Dialogue avec un antagoniste : mon expérience inattendue.
- Johanna Zaïre

- 27 août
- 6 min de lecture
Aujourd'hui, je souhaite te partager le récit d'un protagoniste dont je tairai le véritable nom. 🤫 Pour simplifier, je l'appellerai Mr. F., un surnom qui lui va à merveille !
C'est un être littéraire fascinant, d'une complexité incroyable, mais qui m'offre toujours des moments d'écriture absolument captivants.
Pourtant, la toute première fois que nos "chemins" se sont croisés – je parle ici d'une conversation mentale, bien sûr – l'échange fut légèrement houleux. Laisse-moi te raconter pourquoi.

Un défi narratif
Mr. F. est issu d'un univers étendu sur trois tomes, dont les deux premiers sont rédigés à la première personne et au présent.
Dans les deux premiers volumes de ma série "Dreamers", c'est Théo qui nous entraîne dans ses péripéties.
Pour une raison exposée dans le roman, Théo cède sa place à Mr. F. pour le grand final de la trilogie. Et c'est là que les choses ont commencé à se corser…
Lorsque l'évidence s'est imposée à moi, celle que Mr. F. allait prendre le relais, j'ai ressenti un énorme blocage physique, accompagné d'une injonction mentale très claire :
— Je ne veux pas que tu entres dans ma tête.
Pour mieux contextualiser, permets-moi de te présenter brièvement Mr. F. C'est un personnage à part, qui apprécie le fait de tuer. Il éprouve une immense satisfaction lorsqu'il choisit d'ôter la vie à quelqu'un. C'est véritablement jubilatoire pour lui. Je m'arrêterai là, au risque de te gâcher le suspense.
Plus je m'approchais de la conclusion du deuxième tome, plus je percevais ce blocage dans mon corps et cette phrase persistait :
— Je ne veux pas que tu entres dans ma tête.
Évidemment… je n'allais pas rédiger les deux premiers livres à la première personne pour changer de narration au dernier. J'aurais pu, mais non… Il fallait donc que je pénètre l'esprit de Mr. F. pour écrire ce troisième tome avec lui.
Le problème, c'est qu'il s'y refusait catégoriquement. Il acceptait que je raconte son histoire, mais pas à la première personne. J'ai donc entamé un dialogue avec lui. Je me suis installée, je l'ai visualisé, et nous avons conversé. Je lui ai exposé la nécessité que les trois ouvrages conservent une cohérence narrative, mais il a insisté :
— Je ne veux pas que tu voies ce qu'il y a dans ma tête.
Je me souviens que cela m'a amusée, car c'est tout à fait son genre. Il répète la même chose en modifiant quelques mots pour voir si l'interlocuteur interprète différemment et change d'avis. Il agit de la même manière dans le livre. Sauf que, contrairement à certains personnages du roman, j'avais bien compris dès le départ. Je lui ai donc demandé :
— Si je me familiarise avec ton mode de pensée, est-ce que tu me laisseras écrire ?
(Eh oui… S'il refuse, je ne peux pas écrire. Pour rappel, ce sont mes personnages qui me révèlent tout. Ils sont ma clé d'accès à leur univers. S'ils ne sont pas là, je n'écris pas. S'ils refusent de coopérer, je ne peux pas narrer leur histoire.)
Il n'a pas dit oui. Il n'a pas dit non. Il attendait de voir.
La révélation tant attendue
C'est alors que, comme par hasard, je suis tombée sur la série documentaire "I Am a Killer".
Dans cette série, des meurtriers incarcérés dans le couloir de la mort racontent leurs crimes. Je me suis dit que cela pourrait m'aider, alors j'ai visionné deux ou trois épisodes, mais ce n'était pas ce dont j'avais besoin. Certes, ils décrivent leurs actes, mais nous ne sommes pas dans leur esprit.
Moi, j'avais besoin de me plonger dans les pensées de quelqu'un dont le mode de raisonnement pourrait être proche de celui de Mr. F.
J'ai donc poursuivi la rédaction du deuxième tome et je suis restée patiente. Jusqu'à ce qu'il me donne son accord.
Je me souviens de ce matin-là, où je me suis réveillée avec les premières images du troisième tome. J'étais à quelques pages de terminer l'écriture du deuxième. En les voyant tourner en boucle dans mon esprit, je me suis dit : Ça y est !
Parce que je ne ressentais plus aucun blocage. J'y étais. À la première personne. Dans la tête de Mr. F. J'en frissonne encore rien que d'y repenser.
J'étais prête selon lui. J'avais pris le temps de le découvrir à travers les deux premiers livres et de comprendre ses motivations profondes.
— Je ne tue pas au hasard. C’est important de comprendre ça.
C'est une phrase que j'ai entendue avant d'entamer la rédaction du troisième tome. J'ai bien compris et j'ai saisi l'importance de ma mission : retranscrire sa vision du mieux possible. J'ai donc finalisé le deuxième tome et j'ai enchaîné directement avec le troisième.
Des voix différentes, des mondes distincts
Cependant, j'ai remarqué une nuance. Même si les trois livres sont écrits au présent et à la première personne, je perçois clairement une distinction entre les deux premiers, narrés à travers les yeux de Théo, et le dernier, rédigé avec la précieuse collaboration de Mr. F.
Ce qui change :
Le style d'écriture
La dynamique de fonctionnement
Ce sont deux personnages distincts, donc deux voix narratives différentes, et par conséquent, deux personnalités bien distinctes. Et cela se ressent dans le texte.
Alors que Théo :
Est très loquace et expressif
Se pose beaucoup de questions
Est extrêmement détaillé dans ses descriptions
M. F., lui :
Est discret (tellement !)
Va toujours droit au but
Ne s'exprime jamais inutilement
Avec Théo, les images et informations étaient omniprésentes. Je me réveillais le matin avec les scènes en tête. C'était même souvent ça qui me tirait du sommeil à 3 ou 4 heures du matin… Mais avec Mr. F., c'est différent, car il est beaucoup moins bavard.
J'ai donc très vite instauré une autre méthode. Tous les matins, je lui demande :
— Mr F, montre-moi la suite, s’il te plaît.
Et quelques secondes plus tard, les images de la scène qui suit directement ce que j'ai écrit la veille tournent en boucle. Il ne me reste plus qu'à m'installer devant mon ordinateur pour transcrire ce que je perçois.
Et c'est dans ces moments-là que je me dis que l'écriture intuitive a vraiment quelque chose de magique.
À très vite.
Johanna
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Qui je suis ?

Je m'appelle Johanna et je suis l'auteure d'une dizaine d'ouvrages dont 2 primés, l'un en 2017 au Salon du Livre de La Malhoure, l'autre en 2021 au Salon du Livre de La Roche-Chalais.
Après avoir signé plusieurs contrats chez différents éditeurs, j'ai décidé de devenir complètement indépendante en me lançant dans l'autoédition, afin de pouvoir vivre de ma passion. Un rêve qui s'est réalisé en 2018.
Du Salon du Livre de Paris au Salon du Livre de Mons (Belgique), en passant par le Festival Internationale de la BD à Angoulême, je participe chaque année à de nombreux événements et festivals pour aller à la rencontre de mes lecteurs. Une des plus belles récompenses en tant qu'auteure
Après 15 ans de vie d'auteure et à la demande d'auteurs en herbes désireux d'écrire leur livre également, j'ai eu envie d'accompagner les Plumes dans cette incroyable aventure.
Diplômée en Coaching en Développement Personnel en 2022, j'ai travaillé avec de nombreuses Plumes en tant que Coach, afin de leur permettre de donner vie à leurs projets d'écriture. Mon expérience de plus de 10 ans en tant qu'auteure indépendante me permet de les accompagner à n'importe quelle étape du processus (écriture, relecture, publication, promotion, etc...).
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